vendredi 15 avril 2016

Numa Recolin – une petite biographie




Jacques Félix Numa Recolin naît au Vigan (Gard) le 9 juin 1826. Ses parents sont Jacques Pierre Recolin, propriétaire agricole, et Marie Nougarède, son épouse.

Il a fait ses études de théologie à Montauban (Tarn-et-Garonne) avant d’entrer dans le service de l’Eglise réformée ; le sujet de sa thèse est « L’apologétique de Pascal dans le livre des Pensees ».

Il est suffragant à l’Eglise réformée de Ganges (Hérault) de 1948 à 1951.

En 1849 il épouse Nancy Marie Isabelle Frossard (1830 ou 1831 – 1903), fille du pasteur évangélique nîmois Emilien Frossard (1802-1881), directeur du séminaire de Montauban en 1847/48, puis évangéliste dans les Pyrénées.

Le couple aura trois enfants :
  • Emilien (1854- ?)
  • Marie Jeanne Amélie, future épouse du pasteur Jean Dartigue-Peyrou dit Brocq (1849-1924)
  • Charles (1857-1905), pasteur à Bordeaux et auteur, entre autres, des ouvrages « Solidaires. Essai de sociologie chrétienne » (1895) et « L’anarchie littéraire » (1898)

Numa Recolin est pasteur suffragant (de 1851 à 1856), puis pasteur titulaire à l’Eglise réformée de Montauban.

De 1853 à 1860, il est également aumônier du collège de Montauban.

Il est appelé par le consistoire à venir occuper  à Montpellier la place laissée vacante par le départ d’Ernest Dhombres ; il prend possession de sa charge le 27 octobre 1860.

Au lendemain de la guerre, il fait entendre un appel en faveur de « l’évangélisation de la France » et provoque la création de la Mission intérieure évangélique en octobre 1871.

De 1871 à 1873, il est aumônier de prison à la Maison centrale de Montpellier.

En 1873, il est appelé à remplacer le pasteur Grandpierre au Temple de l’Oratoire.

En 1877, Recolin écrit un « Rapport sur la section de l’Oratoire » dans lequel il signale « la diminution considérable dans le quartier de l’Oratoire, de la population protestante, surtout de la population aisée qui est allée s’établir dans les nouveaux et riches quartiers de l’Ouest de la ville ». Suite à ce rapport, en mai 1877, le conseil presbytéral rompt le lien entre Oratoire et Saint-Esprit et confie une des sections de l’Oratoire à Recolin et Auguste Decoppet (1836-1906).

Il est nommé Chevalier de la Légion d’honneur le 15 janvier 1879.

Il préside le comité parisien de la Mission Intérieure fondée la même année.

Il meurt le 30 octobre 1892 à Paris des suites d’une « douloureuse maladie ». 

Théodore Monod (1836-1921) lui succède à l’Oratoire.

Numa Recolin nous a légué un certain nombre d’ouvrages et de brochures ; les ouvrages les plus importants sont :
  • Manuel de religion chrétienne (1870)
  • Sermons (1876)
  • La personne de J.-C. et la théorie de la Kénosis : étude théologique (1890) Recolin semble avoir adhéré à la déviation kénotique née chez les luthériens allemands et qui touchait en francophonie des théologiens de renom comme l’exégète Frédéric Godet (1812-1900) ou le dogmaticien Augustin Gretillat (1837-1894). Voir l’article de David Martorana dans la Revue Réformée, n° 256 (novembre 2010) p. 2-111
  • Sermons et méditations (1892)

Par ailleurs, Recolin a participé à plusieurs journaux religieux et à l’Encyclopédie des sciences religieuses (notes sur Basnage, Daillé, Drelincourt, Du Moulin, Rabaut et … Adolphe Monod).


Sources
  • Bulletin de la Société de l’histoire du protestantisme français, volume 136
  • Philippe Braunstein (éd.), L’Oratoire du Louvre et les protestants parisiens, Genève, Labor et Fides, 2011, 349 p.
  • André Encrevé et al (éditeurs), Actes du Colloque : Les Protestants dans les débuts de la Troisième République (1871-1885), Société de l’histoire du protestantisme français, 1979, 751 p.
  • Frank Puaux (dir.), Les œuvres du protestantisme français au XIXe siècle, Paris, Comité protestant français, 1893, 483 p.
  • Base de données « Leonore » du Ministère de la culture (Légion d’honneur)
  • Plusieurs sites généalogiques ; les éléments généalogiques de cette petite biographie ne sauraient être considérés comme étant au-delà de tout doute raisonnable.


Aussi publié sur mon site consacré à la prédication francophone (ici).

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