lundi 26 février 2018

La navigation, vue par Laurent Drelincourt



Dans le vingt-septième sonnet du premier livre de ses Sonnets chrétiens, Laurent Drelincourt (1625-1680) médite sur la navigation au grand large :

Artifice étonnant, vaste témérité !
Les mortels se sont fait des maisons vagabondes,     
Et d’un trafic douteux cherchant l’utilité          
Sur le fier élément traverse[nt] les deux mondes.     

Un vaisseau jusqu’au ciel, par les flots, est porté,   
Puis, tout-à-coup, il cède au caprice des ondes,  
Et, jusques dans l’abîme étant précipité,       
Il est comme englouti dans les vagues profondes. 

Ah ! Si ardente soif d’acquérir des trésors,       
Dangereux aux vivants, inutiles aux morts,       
Fait quitter la patrie et braver la mort même.

Chrétien, ne dois-tu pas, par des projets plus hauts,    
Pour gagner les trésors de la gloire suprême
Quitter le biens du siècle et braver tous les maux ?
 

Egalement publié sur mon site Internet (ici). Vous y trouverez également les annotations du poète et le facsimilé de l’édition de 1680.

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